Pascal Masi est né à Chelles en 1954 et sculpte depuis 1991. Il est devenu professionnel en 2000. Pascal Masi saisit les attitudes, révèle le comportement et le caractère, sublime le mouvement. Il n’inscrit pas son œuvre dans le détail de la représentation animalière, il donne à reconnaître tout ce que le mouvement peut avoir d’absolu.
Son parcours, tant en France qu’à l’étranger, font de lui l’un des sculpteurs français les plus talentueux. En 2008, l’une de ses sculptures « Danse avec les ours », a été portée à l’inventaire du musée François Pompon de Saulieu. Il est ainsi le seul sculpteur contemporain dont le travail est présent aux côtés des œuvres du maître incontesté de la sculpture animalière. En 2010, la sculpture « P’tit Rock » est entrée au musée d’art contemporain de Puteaux (92).
Je sculpte les animaux depuis bientôt un quart de siècle. « Pourquoi ? » me demande-t-on souvent. Pourquoi sculpter, en effet, plutôt que peindre, photographier ou filmer ? Et pourquoi les animaux plutôt que les humains, les paysages ou l’abstraction ?
Alors pourquoi sculpter ?
La meilleure réponse, et sans doute la seule qui ne soit pas une insulte à la vérité, est que je n’en sais rien ! Je sculpte parce que c’est le moyen d’expression qui m’a été donné par la vie. Je sculpte parce que l’univers des formes me fascine, et que le contact physique avec la matière, avec les matières, me comble. Pendant des années, j’ai donc taillé la pierre pour mon plaisir. Après 2001, j’ai commencé à modeler la terre. Cette terre rouge si douce et si humble. Qui se prête à toutes les tentatives, tous les essais, tous les tâtonnements sans jamais opposer la moindre résistance ! Cette terre qui, une fois la création terminée, se prêtera au moulage et permettra d’immortaliser la création par la transformation en métal. Le bronze, matière noble entre toutes, permet toutes les audaces et ajoute à la forme ce supplément d’âme qui lui permet de traverser les siècles et bien souvent les millénaires.
Mais le travail du sculpteur ne s’arrête pas là. Comment ne pas être tenté par la profusion des techniques qui s’offrent au sculpteur du XXIème siècle ? L’innovation est Pune des conséquences du désir de connaître » nous dit le physicien philosophe Etienne Klein. C’est ce « désir de connaître » qui m’a amené à innover en utilisant des matières nouvelles ces dernières années.
Après des années de travail sur le bronze, il m’a paru nécessaire de proposer un monde animal véritablement en couleurs, à l’image de la vie elle-même. Puis est venu le travail en métal soudé. J’assemble des armatures de métal par soudure et les recouvre de « peaux » de grillage capables de laisser passer la lumière du jour. A mesure que le soleil suit sa course dans le ciel, le changement d’angle de la lumière vient donner vie à la sculpture et semble la faire changer de forme à chaque instant. Le monde animal offre en spectacle la beauté de la vie. Ce n’est pas rien, la beauté ! Une panthère à la toilette, la charge d’un rhinocéros, une matriarche éléphantine protégeant sa progéniture. Et combien d’autres ! Les animaux ne trichent pas. Ils sont sans « fard » disait le sculpteur animalier, François Pompon. C’est ce qui les rend si beaux. Et puis, ils sont souvent si drôles ! Comment ne pas sourire ou rire un peu devant les improbables pirouettes d’un ours blanc, des manchots en procession ou les facéties d’un écureuil roux ?