Après avoir fait carrière comme journaliste, elle décida de se consacrer à la passion qui l’habitait depuis l’enfance : la sculpture « j’ai longtemps tourné autour, je l’ai étudiée, collectionnée, puis cette impulsion intérieure a fini par être plus forte que le reste. » Peut-être a-t-elle vu aussi un signe du destin dans cette coïncidence troublante : la famille de son mari comptait deux sculpteurs fameux au XIXe siècle, l’un travaillait avec Barye, l’autre avec Puech. « Il y avait encore une sellette au grenier, je suis allée la chercher, j’ai acheté de la terre et je me suis lancée. » Catherine De Montmarin Monnoyeur fait ses classes dans les ateliers parisiens, prend des cours de modèles vivants, acquiert patiemment les secrets d’une technique traditionnelle qu’elle met en pratique en faisant poser ses proches. Ses premières sculptures sont figuratives, de facture classique, puis elle prend des libertés, ses personnages se stylisent, deviennent des symboles, comme en témoignent leurs titres : Résonance, l’Aube, Envol, Paradis… « Je cherche à exprimer l’intériorité et l’élévation. Toutes mes têtes se lèvent vers le ciel. » Au fil de ses expositions, Catherine passe du bronze rugueux, « expressionniste », à la patine extrêmement lisse de la résine. Elle s’aventure aussi du côté du règne animal, immortalisant un éléphant joueur ou un ours saisissant de réalisme. « Il a un succès fou. Les gens l’achètent pour le mettre dans leur parc. » On l’aura compris, l’art est pour elle solaire, voire ludique. « Je sculpte pour partager une émotion. J’aime penser que le futur acquéreur capte cet instant magique et se l’approprie. »