Armand MEFFRE est un artiste né le 16 mars 1929 à Maubec dans le Vaucluse.
La peinture d’Armand Meffre est un voyage au bout des sources, un parcours vers l’accomplissement des origines.
II ne « fait » pas de l’abstrait. Il le retrouve là où il est : dans le figuratif.
L’abstraction, pour lui, n’est pas une fin en soi. C’est tout simplement un moyen de peindre.
Avec la touche, la touche, le trait, il retrouve le champ premier de la meule de foin.
Et l’acteur qu’est Armand Meffre, en homme brassant tous les arts, aime à prendre comme modèle idéal les quelques notes qui forment le chant premier de la Pastorale de Beethoven.
Peindre, pour Armand Meffre, c’est traquer l’image-mémoire, aux confins du signe et de l’oubli.
Meule, maison, gare, canal ou famille attablée quel que soit le sujet, il décrypte ce qui figure.
Quelle que soit la technique — huile, aquarelle, fusain — il remonte aux sources du réel. Il n’invente rien. Il dévoile. Il débarrasse le concret de ses atours quotidiens et harnais fonctionnels. Il en révèle les formes cachées, les couleurs, les sons, les parfums.
Armand Meffre épluche la réalité — cet oignon dont « le centre est partout, la circonférence nulle part ».
Et c’est sans doute en raison de cette configuration antique et pascalienne que ce peintre aime tant qu’une toile ne soit jamais finie, « achevée », objet mort.
Il est aisé de le rassurer : même quand il a rangé ses pinceaux et ses brosses, la toile continue à vivre dans le regard de ceux qui la contemplent, l’absorbent et ouvrent avec elle de nouveaux chemins à leurs cinq sens sans oublier le sixième.