Gérard Redoulès est né à Paris, et est diplômé de l’École Supérieure des Arts Appliqués de Paris. Il œuvre d’abord dans les arts décoratifs en créant et réalisant du mobilier. En 1990, il met sa technique au service d’une démarche picturale devenue langage à part entière. C’est ainsi que Claude Rocher affirmera que « l’artisan a laissé place à l’artiste. »
Gérard Redoulès travaille principalement la technique des laques sur bois, travaillant ainsi sur les superpositions de glacis, pigmentés ou translucides. Cela permet de créer une part d’imprévu à ses œuvres. L’artiste est à la recherche du passage entre l’infiniment petit et les grands espaces. C’est un appel à la mémoire, qu’il nous offre, attentif à l’émergence de l’image poursuivie depuis le premier geste et constituée d’autant de parcelles de souvenirs que de traces de couleurs.
Les multiples couches translucides superposées dévoilent les profondeurs vibrantes de ses tableaux. La singularité de sa technique crée des paysages suffisamment allusifs pour permettre à chacun de se les approprier.
Son travail porte sur la problématique de l’harmonisation du chaos. Il s’en explique de la façon suivante : « en renonçant à la ligne et la forme, en me concentrant sur la couleur et la matière, la technique comme le résultat sont une sorte de danse entre le hasard et son contrôle ».
Selon Claude Rocher, Certaines de ses créations évoquent parfois « le cuir, l’épaisseur d’une peau, une terre ou un glacier ; presque une œuvre géologique, par ces surfaces glacées, ces coupes laissant entrevoir les flancs des profondeurs sous-terraines, comme autant d’archives dans lesquelles notre passé s’est stratifié, comme autant d’empreintes des incursions au scalpel de l’artiste dans une recherche poétique, esthétique ou ludique du tissu intime et insaisissable de l’univers »